Monday, September 24, 2012

Numéro 9: On ferme les yeux, on ouvre la bouche!

Peu importe l'endroit où vous avez grandi sur la planète, quelque part dans votre jeunesse, vous avez sans aucun doute regardé une moitié de ver de terre frétillante que vous veniez d'extirper du sol avec votre petite pelle jaune-orange et vous vous êtes demandés ce qui se passerait bien si vous en preniez une petit bouchée. Personne n'aurait à le savoir et après tout, pouvaient-ils être si différents de leurs cousins en gélatine vendus au dépanneur?! Bien à l'abri de la surveillance parentale, les plus braves d'entre-vous ont probablement laissé libre court à leur curiosité culinaire, mordillant du bout des lèvres la bestiole affolée, mais les autres, tout à coup ramenés à la réalité par le fait que le lombric venait de sécréter un petit pipi nerveux de ver de terre sur leur main ont relachés la petite bête dans le bac à sable, s'essuyant avec énergie la main sur le pantalon. D'un manière ou d'une autre, le résultat était le même: À moins de se trouver dans un épisode de ''Survivor'' entre vie, mort et ver de terre, il n'y avait aucune raison valable de vouloir grignotter des insectes tant et aussi longtemps qu'il allait rester de la viande animale et des végétaux sur la planète!

Mais malheureusement, à certains endroits du monde, les vaches, boeufs, poulets et autres sources de protéines se font de plus en plus rares, donnant tout à coup un air plutôt ''sexy'' à la juteuse libellule posée sur le bord de la fenêtre. Alors, s'il y a bien un endroit où aucun animal n'est discriminé du menu c'est bien la Chine, où pratiquement tout ce qui frémit et qui peut être alongé sur le b-b-q est vendu au bout d'un bâton comme ''snack'' de fin de soirée! Nous avons le pop corn... ils ont les hippocampes trempés dans le sucre d'orge!

Ce qui m'amène donc au fait que l'endroit le plus célèbre du pays pour déguster de telles originalités est la rue Wangfujing de Pékin. Au bout d'une grande rue piétonnes regorgeants de boutiques chics et de restaurants ''high-class'' se trouve une rangée de tentes oranges où des vendeurs locaux compétionnent pour vendre le scorpion le plus frais au touriste excité de finalement pouvoir payer pour voir les insectes qui se trouvent dans son assiette plutôt qu'ils passent incognito dans leur bol de nouilles! Bahaha comme je suis drôle... (ou le suis-je vraiment?! Maman as-tu des hauts de coeur devant ton écran d'ordi?) C'est donc tout bonnement après avoir apprécié le spectacle de Kung-fu du théâtre rouge que nous nous sommes retrouvées sur cette rue, espérant dénicher une petite collation de fin de soirée pour calmer notre estomac... Ce que vous ne savez pas jusqu'à présent, c'est que lors de notre départ de l'auberge, nous avons été suivi par un autre voyageur qui habitait présentement en Thailande et qui semblait avoir perdu le nord... le sud et tous les autres points cadinaux depuis plusieurs années. Personnellement, je suis plutôt fan du voyage et de ses expériences, mais qu'est-ce qui fait que tous les hommes dans la quarantaine qui se trouvent seuls en Asie adoptent immédiatement un genre de look ''grunge'' crado et se font pousser les cheveux. De plus, leur vocabulaire se trouve maintenant parsemé de ''full cool man'' et ils prennent en moyenne dix secondes de plus que les gens normaux pour répondre aux questions simples... Peut-être que c'est seulement dû à mon intolérance pour ''l'originalité'' mais dès que quelqu'un semble un peu marginal ou perdu, je saute tout de suite à la conclusion qu'il a mangé un brownies douteux de trop... Mon cher, vous ne dupez personne, vous avez bel et bien quarante ans et ce n'est pas votre petite blonde chinoise de vingt ans ou vos Converses rouges qui stoppera votre andropose et la poussée de vos poils de nez! Ahhh maintenant que c'est dit, je me sens beaucoup mieux...

 
C'est donc en compagnie de cet homme que nous avons exploré le quartier, le suivant dans sa quête pour trouver des calmars frais... D'étalages en étalages, nous avons été sans arrêt surpris par les différents types d'insectes présentés aux clients sur des brochettes, juste à point pour se les mettre sous la dent. Inutile de dire qu'après une bonne demi-heure à regarder des migales, coquerelles, scarabés et autres vedettes de l'Insectarium piqués au bout d'un bâton et parfois recouvertes de poussière (''Tiens donc, les grosses tarantules semblent moins bonnes vendeuses... elle ne doivent pas être en saison!'') notre appétît ne causait plus de problème! Oui, entre les étoiles de mers et les sauterelles, il y avait des nouilles et des dumplings, mais lorsque les deux produits se trouvent aussi près sur le présentoir, il faut avoir un estomac d'acier et l'imagination peu fertile pour ne pas penser qu'un coup de vent ait envoyé promené une antenne dans votre stir-fry!

 
 
 

Malgré mon subconscient criant ''T'es même pas game'' à tue-tête à la vue d'une brochette particulièrement fournie de coquerelle, j'ai tenue bon et refusée d'attraper de nouveau la gastro (ou autre maladie transmise par un rapport bouche-insecte...). En fait, c'était peut-être ça que j'avais gagné de mon année à Québec: La force de dire non à toutes les impulsions niaiseuses de mon cerveau!

Bref, lorsque notre compagnon a finalement trouvé une gigantesque brochette de mollusque visqueux grillés à se mettre sous la dent, nous avons marchés d'un pas décidé vers l'auberge, oubliant le souper pour l'instant et priant que les vendeurs aient attrapés suffisament de ces insectes pour ne pas qu'ils se retrouvent entre les couvertures de notre lit! 

1 comment:

  1. Ah... je viens d'envoyer le lien à trois personnes de ma connaissance, parce que tu as blogué un truc que je n'ai jamais mis.
    Le pire c'était l'odeur quand j'ai vu ça à la foire du nouvel an de Pékin !
    Bravo d'avoir résisté à ta curiosité, tu as échappé à quelque chose d'horrible, j'en suis sûre !

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