Tuesday, September 10, 2013

Numéro 5: Le festival du film de Pékin

Après avoir grimpé jusqu'au dernier étage du ''Bird's Nest'' du village Olympique, nous avons la meilleure vue sur tout ce coin de la ville. D'un côté, la gigantesque flamme éteinte surplombe la rue piétonne où circulaient des centaines d'athlètes et visiteurs lors des festivités, mais mis à part quelques vendeurs de cerf-volants et un groupe de touristes japonais, ce quartier semble avoir déjà vu ses meilleurs jours. Du côté du Cube, tout est aussi tranquille... une file pour le Mc Donald, quelques mascottes, une réplique géante d'un Transformer... QUOI!? À quelques mètre du centre aquatique se trouve la plus grande effigie d'un Transformer qu'il m'ait jamais été donné de voir. Un énorme tas de féraille d'une dizaine de mètre observe d'un air menaçant quelques tentes où semble se dérouler une activité spéciale. C'est bien beau le grand stade vide, mais l'impression de manquer un ''happening'' quelconque nous encourage à dévaller les marches à toute vitesse pour enquêter...

Directement en face du Stade Olympique est érigé un périmètre où des bénévoles vêtus de t-shirt oranges nous observent en se demandant qui sera le ou la malchanceuse à qui nous allons poser la question qui nous brûle les lèvres. ''Hum... what is happening here today guys??!'' et le jeune bénévole de nous répondre ''It's the Beijing Film Festival''. Incroyable! J'ai toujours été une très grande fan du cinéma et l'idée d'appercevoir quelques célébrités chinoises me fait pratiquement sauter sur place! ''Where do we find tickets!!'', que je lui demande excitée et d'un seul geste, il contourne la grande tente pour me pointer la ligne de festivaliers qui serpente pendant plusieurs mètres dans le parc. Oh... Chaque demi-heure, ils distribuent une vingtaine de billets pour accéder au site, permettant, j'imagine, de limiter la foule qui voudra se compresser simultanément autour de Mega-tron avec leurs Ipad. Mais peu importe! Si nous avons aujourd'hui la chance de croiser Jackie Chan, ce n'est pas une petite file qui nous découragera! Armée de notre patience, nous suivons à la queue-leu-leu les chinois qui avancent tranquillement vers la tente principale, jettant des coups d'oeils vers le site où une chanteuse chinoise atteint des notes de plus en plus aigues au plus grand plaisir de la foule amassée devant elle. À ce moment, j'imagine déjà ce qui nous attend de l'autre côté, espérant un Comic-Con chinois où des acteurs parleront de leurs films et où nous pourrons peut-être participer à une projection!  Je ne me peux plus alors que je sirotte les dernières gouttes de mon Coca-Cola du McDo.

Enfin, c'est notre tour de mettre la main sur des billets et la porte du site nous est finalement grande ouverte!! C'est Noël et ma fête en même temps, je ne peux croire la chance qui nous permet d'être témoin par hasard d'un tel évènement! Faites place: Jackie, nous voilà!!

Immédiatement après l'entrée une réplique grandeur nature de Spider-man nous bloque le chemin. Comme de fait, les touristes chinois se placent à tour de rôle dans le décor pour prendre des photos, mais nous décidons quand même de laisser tomber ne voulant pas manquer quelque chose de mieux plus loin! Nous entrons dans la première tente à gauche et découvrons qu'elle est remplie de photos d'acteurs chinois. Le but de ce que nous regardons reste toujours un mystère et les documents explicatifs en chinois s'avèrent ... et bien être en chinois donc tant pis pour notre gueule visiblement! Au même moment, il y a probablement un chinois affolé qui regarde la vidéo de sécurité et qui se dit ''Merde!! On avait pas prévu des LAOWAISSS''.

Enfin, nous suivons la foule de l'autre côté du site où une trentaine de personnes font la file pour entrer dans une tente. Sans poser plus de questions, nous nous plaçons au bout de la queue mais la lenteur du mouvement m'encourage à ''aller jeter un coup d'oeil à l'intérieur'' avant de perdre toute notre journée à regarder l'arrière de la tête de la madame chinoise devant nous! C'est alors que mon regard se pose sur la scène la plus improbable que je croyais découvrir dans cette tente. Une femme se dandinne devant un écran vert et regarde son image voler sur un tapis aux côtés d'Aladdin!!! Toute cette ligne est en fait pour accompagner Aladdin pendant quelques minutes sur son tapis!! ''Désolé mon vieux, mais tu le feras seul ton petit tour de carpet!''. Si ma mère avait été plus près du début de la queue je ne lui aurais sûrement rien dit, attendant de voir sa réaction quand on lui aurait demandé de ''voler'' avec Aladdin, mais malheureusement, elle n'est même pas encore dans la tente alors je vais plutôt la chercher et nous continuons notre exploration du site.

La prochaine tente nous offre un spectacle similaire alors qu'un jeune homme chinois recouvert de capteurs et qui danse au rythme de la musique regarde son avatar électronique mimiquer ses mouvements. Finalement, nous sortons à la fin du dernier chapiteau espèrant voir des flèches qui nous mènent ensuite à l'intérieur du centre des congrès pour le ''véritable'' festival mais non... c'est plutôt la barrière du fond du site qui nous bloque le chemin. Ces quelques tentes sont en fait l'entièreté du ''Festival du Film'' et je me dis que quelque part, quelqu'un n'a pas bien fait son boulot de traduction!

C'est donc bredouille de nos envies de voir des stars et quelque peu confuses que nous quittons le site, nous disant que nous aurions peut-être finalement dû faire un tour de tapis avec Aladdin...

Monday, November 5, 2012

Numéro 6: De l'art à perte de vue

Disons qu'il est plutôt difficile à manquer... Gigantesque, gris, affublé de dizaines de colones romaines et dominant le côté droit de la place Tian'an men, le Musée National de Chine remplit son mandat du ''plus gros musée du monde'' (... on parle ici de la superficie, car le nombre de visiteurs présent ressemble plutôt à un mercredi matin au Louvre alors que la Mona Lisa est retirée car elle se fait retoucher les grains de beautés). Qu'à cela ne tienne, ce qui est important pour le gouvernement chinois, c'est de pouvoir dire qu'ILS ont LE plus gros musée du monde ... pour ensuite ajouter en chuchottant ''en pieds carrés''. Bref, il pleut à Pékin et nous sommes extrêmement curieuses de voir ce qui aura été officiellement choisi pour représenter l'histoire de la Chine. Notre intuition nous dit qu'il y aura ÉNORMÉMENT d'artéfacts du temps où les baguettes étaient sculptés à même le tronc de l'arbre du jardin et qu'il manquera probablement ...comme par hasard... quelques petits détails de 1960 à 1975, vous savez pendant l'époque où la Chine entière utilisait ses oeuvres d'arts inestimables comme naperons et égalisateurs de tables bancales...



 Cachées sous nos parapluies, nous avons donc fait la file pour parader sous les détecteurs de métaux de l'établissement et enfin entrer dans le gigantesque vestibule. Pour ce qui semblait des kilomètres, le long corridor de l'entrée du musée s'étallait à perte de vue à notre gauche et à notre droite. Il m'a fallu tout mon petit change pour me retenir de faire mon meilleur cri de faucon pellerin afin de tester l'écho des plafonds cathédrales d'au moins une trentaine de mètres. Un peu plus et nous étions dans le terminal de l'aéroport tant la déco ''urbaine/on a pas eu le temps de peinturer le béton'' était des plus froides et des moins invitantes. Le sentiment général conféré par l'architecture semblait vouloir avertir le touriste qu'il ''allait apprendre des choses... mais qu'il n'allait pas nécessairement s'amuser en le faisant''! Bref, un peu comme quand votre école fait une sortie aux archives nationales ou dans la fabrique de pâtes et papiers. Ah pour être éducatif, c'est éducatif!

Après s'être emparrés d'une carte, nous nous sommes arrêtés quelques instants pour consulter la liste des expositions disponibles: La Chine ancienne, Le Jade, La Porcelaine chinoise, La Monnaie, Peintures classiques de la Chine ancienne, etc. mais mon dévolu s'est plutôt jeté sur ''Les Grandes Oeuvres d'Arts modernes''. Ah c'est là que nous allions pouvoir examiner les divers visages de Mao immortalisé faisant des ''byes-byes'' à une foule en délire, des travailleurs heureux de leur sort labourant les champs avec un énorme sourire aux lèvres et sûrement deux ou trois images de soldats japonais commettant des crimes inexcusables!  Un peu au hasard nous avons commencé à déambuler dans les diverses salles d'expositions, lisant quelques pancartes au passage et examinant des centaines de cuillières en cuivre. Question légitime me venant suite à la vue de toute cette coutellerie: Après combien de centaines d'années ont-ils conclu que ça ne ''pognait'' pas trop dans le coin?! Notre exploration a continué de salles en salles, nous émerveillant devant les sculptures en 3D sur le bois et les peintures classiques chinoises. À notre grand désarroi, plusieurs salles d'expositions étaient en ''construction'', mais les touristes présents ne semblaient pas trop s'en formaliser. En fait, la plus grande partie du spectacle se passait à l'extérieur des salles où les familles chinoises se réunissait pour prendre une collation entre deux visites. Des bols de soupes, aux pépés qui somnolaient tranquillement, les gens semblaient beaucoup plus intéressés par le contenu de leur sac d'épicerie que par la pièce de monnaie trouvé dans la craque du divan de Confucius.


Finalement, nous sommes allés voir les Grandes Oeuvres d'Arts Modernes pour découvrir une exposition de peinture du 21e siècle impressionnante. Évidemment, ce n'est pas là que nous allions vraiment ''apprendre'' quoi que ce soit sur l'histoire récente de la Chine, mais les différents tableaux de scènes historiques étaient incroyables.  Usant du stratagème subtil datant de la création de la caméra (vous savez ce moment célèbre peu connu où l'inventeur du kodak a voulu prendre une photo en cachette d'une belle femme et qu'il a eu la géniale idée de demander à son ami de s'installer juste devant elle...), ma mère a même réussie à immortaliser illégalement le grand tableau de Mao qui trône au centre de la pièce!


C'est donc après avoir pris plusieurs photos dans les multiples corridors vides de la bâtisse que nous avons conclu notre tour. Le Musée National est sans contredit gigantesque et regorge d'objets impressionnants, mais je crois que je préfère les expositions offrant une approche plus ludique à l'information. L'atmosphère aseptisé et sans fla-fla m'a rendu nostalgique des bons vieux tippis et des indiens en cire, qui vous font des ''Ta-tas'' de leurs canots du Musée de la civilisation d'Ottawa....        

Monday, October 15, 2012

Numéro 7: Un petit morceau de ciel

Pour plusieurs touristes, la structure circulaire du Temple of Heaven est un symbole de Pékin presque aussi fort que la Grande Muraille. Chaque jour, des centaines de touristes et d'habitants de la ville  se déplacent vers le parc pour profiter du jardin verdoyant entourant la bâtisse. Cerfs volants, Tai chi et performances de toutes sortes se produisent autour de vous en autant de spectacles qu'il est impossible pour un touriste ne pas se trouver émerveillé par son entourage.

Battant a grand coups de manches les moucherons du printemps pékinois se posant sur nos vêtements, nous avançons le long de l'allée alors qu'un volant de badminton surdimensionné attérit à mes pieds. J'attrape le jouet d'un regard amusé et le renvoie au vieil homme à ma gauche d'un coup de pied direct. Il jongle pendant quelques secondes le aki à plumes et nous commençons à nous faire des passes sous l'oeil amusé de ma mère qui doit se dire que sa fille s'amuse vraiment d'un rien! Ce machin à plumes est en effet, le cousin éloigné de nos balles remplies de billes molles et une certaine dextérité oblige le joueur à frapper le ressort en métal du bon angle pour qu'il retourne à son adversaire par la voie des airs. C'est dans toute cette simplicité que je fais un peu d'exercice, souriant à pleines dents au vieil homme qui apprécie que j'entre dans son jeu. Finalement, nous lui achetons deux copies du petit moineau (car c'est ce à quoi il voulait en venir en fait... la vente!) pour continuer notre chemin vers la structure imposante au centre du parc.

S'il y a bien un endroit à Pékin où on se peut véritablement se sentir près du paradis, c'est au temple du ciel; le bâtiment circulaire où une foule de touristes progresse dans un même mouvement pour jeter un coup d'oeil dans la porte du temple où, jadis une bibliothèque ancienne se trouvait. Les manuscripts laissées entre deux pages par le dernier moine qui les a consulté donnent une impression d'être témoin, beaucoup plus tard dans le temps, d'un moment historique. Qui sait exactement, s'il ne consultait pas simplement l'équivalent chinois du Petit Robert... mais à moins de passer sous les cordes et d'aller vérifier, je préfère me dire que quelque chose de solomnel y planait. Nous avons donc pris plusieurs photos des lieux, oubliant que derrière le grand mur de pierre se trouvait l'autoroute de la ville pour plutôt apprécier le moment de calme de notre visite de la ville.  Et c'est un peu à quoi ce réduit le paradis chinois... la sainte paix et l'absence des fameux ''vendeurs du temple'' du temps de Jésus! Après avoir regardé la structure sous toutes ses coutures, nous quittons l'enceinte principale pour son anti-chambre où nous grimpons les marches d'un monticules ornée de statues et d'inscriptions dans le sol, tournant de nouveau en rond, sans trop en apprendre beaucoup plus sur les lieux sauf pour le fait que ce complexe a été construit pour permettre aux Empereurs de venir implorer les divinités pour de bonnes récoltes... Si vous voulez vraiment que j'entre dans les suppositions, peut-être que toute cette mode ''circulaire'' veut rappeller au visiteur le cercle de la vie et la continuité agricole... mais je suis prof de langues et non d'histoire alors à chacun son interprétation! Bref, après une longue marche dans le parc, nous nous retrouvons finalement à la sortie où nous décidons de trouver un endroit où dîner et peut-être même un peu de shopping...

et c'est toujours comme ça que ça commence UN PEU de shopping...      

Thursday, September 27, 2012

Numéro 8: Lady? Lady? LADYYY WAIT!

''Oh hello! Are you visiting with your mom? Ohhh that's so nice! Where are you from? Are you enjoying Beijing? What have you visited so far in the city?! ''... et si vous entendez tous ces mots livrés dans une même conversation de 5 minutes avec des inconnus rencontrés place Tian'an Men, courez, COUREZ à toutes jambes dans la direction opposée!

La réalité pour un touriste à Pékin est qu'il rencontrera environ trois-quatre arnaqueurs par journée passées dans la ville. Ces professionnels se tiennent justement à l'entrée de la Cité Interdite, dans les rues avoisinants et au beau milieu de la place Tian'an men. Se faisant passer par un couple en vacances, une mère et une fille voulant profiter d'une conversation en anglais, un guide touristique en congé ou un simple passant intéressé par la couleur de votre peau; les chances sont que, si loin de la maison, vous voudrez partager le plaisir que vous éprouvez à découvrir la ville avec un parfait inconnu, vous exclamant, en long et en large à quel point votre périple en Chine est intéressant. Ils vous écouteront, faisant pleuvoir les flateries, vous donnant au passage quelques conseils sur les meilleurs endroits à visiter pour finalement vous inviter... tout en subtilité... à partager un bon café dans un resto tout près! Mais non, si vous acceptez, ils ont presque déjà gagné!! Il ne faut pas tomber dans le paneau et c'est malgré toutes nos connaissances sur les arnaqueurs du coin que nous nous sommes tout de même (presque) fait embarquer dans leur entourloupettes!

Le premier soir de notre arrivée à Pékin, nous décidons d'aller prendre quelques photos devant la magnifique Cité Interdite éclairée pour la nuit et lorsqu'une femme plus agée et sa fille nous approchent pour prendre quelques clichés avec nous, nous ne nous doutons aucunement qu'elles en veulent à notre porte-feuille. Nous discutons avec elles pendant plusieurs minutes, curieuses de savoir ce qui les amènent à Pékin et ce qu'elle peuvent nous apprendre jusqu'à ce qu'elles fassent la gaffe de nous inviter à visiter un super marché nocture près du palais. Nous les suivons pendant quelques minutes et ... BING BING BING... la grosse lumière rouge de mon alarme interne se met à faire tout un tintamare. Elles nous ont totalement endormies avec leurs histoires et nous sommes passés à un cheveux de nous faire emmener dans un tour de ville qui nous aurait coûté cher! La réalité des arnaqueurs est triste pour le tourisme chinois, car il existe probablement un homme ou une femme quelque part dans le pays qui veut réellement jaser avec des étrangers (en toute bonnes intentions), mais l'abondance de trucs pour subtiliser de l'argent aux voyageurs laisse tout le monde sur ses gardes... et si vous ne l'êtes pas et pensez visiter la Chine, commencez tout de suite à vous faire à l'idée... Là-bas, (presque) personne ne vous veut du bien!

C'est donc en un mouvement sec que nous arrêtons de suivre les deux femmes, les informants en même temps, que nous avons changé d'idée et que nous n'irons pas avec elles. Et c'est exactement à CE MOMENT, qu'il est possible de repèrer une véritable arnaque: les deux femmes s'éloignent rapidement de nous sans demander leur reste! Pensez-y bien, une personne voulant réellement montrer à des touristes un évènement local insistera tout de même pour vous pointer dans la bonne direction, mais si au premier refus la personne prend la clé des champs... votre décision vient de vous sauver BEAUCOUP d'argent! Mais le plus triste dans tout ça, c'est que ce (faux) duo mère-fille passe ses soirées à déambuler près du palais pour embarquer de (vrai) duo mère- fille en vacances.... réduisant alors les chances à zéro de jamais plus faire confiance aux locaux.       

Voici donc 4 trucs pour éviter ce genre de situations:

#1: Si on vous demande, vous avec déjà tout vu, tout fait et tout visité! ''Have you been to the Great Wall yet? We have a discount tour!'', vous dira un parfait étranger sur la rue, espérant vous embarquer dans sa mini-van pour le magasin de Jade le plus près. Dans le doute, n'acceptez jamais rien sur place, prenez plutôt sa carte, que vous jetterez dans la poubelle la plus près, car rien de bon ne peut jamais arriver d'un homme louche vous offrant un tour de ville spontané! Vous n'embarqueriez pas dans la van d'un parfait étranger MÊME s'il vous offre de flatter un petit chiot naissant... MÊME s'il vous offre des bonbons.. MÊME s'il vous dit que c'est vos parents qui l'envoient... et bien la même chose va pour les guides touristiques sans adresse!

#2 Dites CHEESE!! Demandez à votre nouveau couple d'ami de prendre une photo avec vous. S'ils refusent et tentent d'éviter votre caméra, ils ne veulent probablement pas laisser de trace et vous feriez mieux de ne pas leur faire confiance non plus!

#3 Posez des TONNES de questions! ''Où allons-nous? Sur quelle rue? Avec qui? Pour visiter quel restaurant?'' et proposez leur plutôt d'aller casser la croûte dans l'endroit de votre choix. S'ils veulent vous soutirer de l'argent, ils ne le feront pas n'importe où et avec n'importe qui alors ils voudront plutôt vous emmener dans LE petit café qu'ils connaissent... et ps. Les chinois ne boivent pas vraiment de café alors lumière ROUGE!

#4 Faites le sourd d'oreille! De tous les côtés, vous serez constamment solités alors ignorez sans gêne les gens qui s'intéressent un peu trop à vous, vous fiant plutôt à votre guide touristique en papier pour profiter de Pékin!
      

Monday, September 24, 2012

Numéro 9: On ferme les yeux, on ouvre la bouche!

Peu importe l'endroit où vous avez grandi sur la planète, quelque part dans votre jeunesse, vous avez sans aucun doute regardé une moitié de ver de terre frétillante que vous veniez d'extirper du sol avec votre petite pelle jaune-orange et vous vous êtes demandés ce qui se passerait bien si vous en preniez une petit bouchée. Personne n'aurait à le savoir et après tout, pouvaient-ils être si différents de leurs cousins en gélatine vendus au dépanneur?! Bien à l'abri de la surveillance parentale, les plus braves d'entre-vous ont probablement laissé libre court à leur curiosité culinaire, mordillant du bout des lèvres la bestiole affolée, mais les autres, tout à coup ramenés à la réalité par le fait que le lombric venait de sécréter un petit pipi nerveux de ver de terre sur leur main ont relachés la petite bête dans le bac à sable, s'essuyant avec énergie la main sur le pantalon. D'un manière ou d'une autre, le résultat était le même: À moins de se trouver dans un épisode de ''Survivor'' entre vie, mort et ver de terre, il n'y avait aucune raison valable de vouloir grignotter des insectes tant et aussi longtemps qu'il allait rester de la viande animale et des végétaux sur la planète!

Mais malheureusement, à certains endroits du monde, les vaches, boeufs, poulets et autres sources de protéines se font de plus en plus rares, donnant tout à coup un air plutôt ''sexy'' à la juteuse libellule posée sur le bord de la fenêtre. Alors, s'il y a bien un endroit où aucun animal n'est discriminé du menu c'est bien la Chine, où pratiquement tout ce qui frémit et qui peut être alongé sur le b-b-q est vendu au bout d'un bâton comme ''snack'' de fin de soirée! Nous avons le pop corn... ils ont les hippocampes trempés dans le sucre d'orge!

Ce qui m'amène donc au fait que l'endroit le plus célèbre du pays pour déguster de telles originalités est la rue Wangfujing de Pékin. Au bout d'une grande rue piétonnes regorgeants de boutiques chics et de restaurants ''high-class'' se trouve une rangée de tentes oranges où des vendeurs locaux compétionnent pour vendre le scorpion le plus frais au touriste excité de finalement pouvoir payer pour voir les insectes qui se trouvent dans son assiette plutôt qu'ils passent incognito dans leur bol de nouilles! Bahaha comme je suis drôle... (ou le suis-je vraiment?! Maman as-tu des hauts de coeur devant ton écran d'ordi?) C'est donc tout bonnement après avoir apprécié le spectacle de Kung-fu du théâtre rouge que nous nous sommes retrouvées sur cette rue, espérant dénicher une petite collation de fin de soirée pour calmer notre estomac... Ce que vous ne savez pas jusqu'à présent, c'est que lors de notre départ de l'auberge, nous avons été suivi par un autre voyageur qui habitait présentement en Thailande et qui semblait avoir perdu le nord... le sud et tous les autres points cadinaux depuis plusieurs années. Personnellement, je suis plutôt fan du voyage et de ses expériences, mais qu'est-ce qui fait que tous les hommes dans la quarantaine qui se trouvent seuls en Asie adoptent immédiatement un genre de look ''grunge'' crado et se font pousser les cheveux. De plus, leur vocabulaire se trouve maintenant parsemé de ''full cool man'' et ils prennent en moyenne dix secondes de plus que les gens normaux pour répondre aux questions simples... Peut-être que c'est seulement dû à mon intolérance pour ''l'originalité'' mais dès que quelqu'un semble un peu marginal ou perdu, je saute tout de suite à la conclusion qu'il a mangé un brownies douteux de trop... Mon cher, vous ne dupez personne, vous avez bel et bien quarante ans et ce n'est pas votre petite blonde chinoise de vingt ans ou vos Converses rouges qui stoppera votre andropose et la poussée de vos poils de nez! Ahhh maintenant que c'est dit, je me sens beaucoup mieux...

 
C'est donc en compagnie de cet homme que nous avons exploré le quartier, le suivant dans sa quête pour trouver des calmars frais... D'étalages en étalages, nous avons été sans arrêt surpris par les différents types d'insectes présentés aux clients sur des brochettes, juste à point pour se les mettre sous la dent. Inutile de dire qu'après une bonne demi-heure à regarder des migales, coquerelles, scarabés et autres vedettes de l'Insectarium piqués au bout d'un bâton et parfois recouvertes de poussière (''Tiens donc, les grosses tarantules semblent moins bonnes vendeuses... elle ne doivent pas être en saison!'') notre appétît ne causait plus de problème! Oui, entre les étoiles de mers et les sauterelles, il y avait des nouilles et des dumplings, mais lorsque les deux produits se trouvent aussi près sur le présentoir, il faut avoir un estomac d'acier et l'imagination peu fertile pour ne pas penser qu'un coup de vent ait envoyé promené une antenne dans votre stir-fry!

 
 
 

Malgré mon subconscient criant ''T'es même pas game'' à tue-tête à la vue d'une brochette particulièrement fournie de coquerelle, j'ai tenue bon et refusée d'attraper de nouveau la gastro (ou autre maladie transmise par un rapport bouche-insecte...). En fait, c'était peut-être ça que j'avais gagné de mon année à Québec: La force de dire non à toutes les impulsions niaiseuses de mon cerveau!

Bref, lorsque notre compagnon a finalement trouvé une gigantesque brochette de mollusque visqueux grillés à se mettre sous la dent, nous avons marchés d'un pas décidé vers l'auberge, oubliant le souper pour l'instant et priant que les vendeurs aient attrapés suffisament de ces insectes pour ne pas qu'ils se retrouvent entre les couvertures de notre lit! 

Wednesday, September 19, 2012

Numéro 10: Les acrobates

De nos jours, avec le cirque du soleil qui se trouve tellement partout qu'on peut presque les réserver pour le party de Noël de bureau, je trouve qu'on perd un peu notre émerveillement du cirque. Les pauvres acrobates qui se promènent sur un fil doivent pratiquement le faire nus et se partir les cheveux en feu pour ne pas que les spectateurs poussent de longs soupirs d'ennui. Et il ne faut même pas parler des jongleurs... n'importe quel marginal avec un kit de vaisselle en Corelle peut se présenter à une émission télé-réalité de talents et projeter ses couverts dans les airs pour son quinze minutes de gloire... Bref, en allant voir les acrobates chinois de Pékin, mes attentes étaient plutôt basses: au mieux un divertissement d'une soirée, au pire dix chinois dans un carambolage de bicyclettes miniatures ''en direct'', mais je pensais avoir probablement tout vu. Sauf pour un point: Les contorsionnistes! La Chine est depuis toujours, l'endroit où on arrive à ''squeezer'' le plus grand nombre d'être humain à l'intérieur des endroits les plus restreints de la terre alors nous allions sûrement être surprises. À voir ce qu'ils arrivaient à faire gratuitement avec leurs masses humaines dans les trains, suite à l'achat d'un billet, je m'attendais à ni plus, ni moins qu'un être humain ''djammé'' dans un sac ziploc de congélation!! Bref, je voulais être impressionnée!
Nous avons donc réservé notre billet pour le spectacle par l'auberge et après avoir été déposées au théâtre par un chauffeur de taxi spécialement réservé pour l'occasion, nous avons trouvé nos places dans la foule et avons dégusté notre bière et notre sac de chips Lays en attendant le début du spectacle! Au moment où le premier artiste est entré sur scène, notre mâchoire s'est ouverte bien grande et ne s'est fermée qu'à la toute fin du spectacle! Oui, c'était un funambule... mais un funambule qui marchait sur une grande corde balottante et qui sautait dans les airs pour toujours retomber en équilibre sur la grande corde molle. Ensuite, nous avons eu droit à un homme qui faisait rebondir des dizaines de balles de tennis sur des escaliers et toutes sortes de surfaces en arrivant toujours à les rattrapper, peu importe à quel angle impossible il se trouvait par rapport à sa cible!

Finalement, nous avons eu droit aux contorsionnistes et moi qui voulait du ''dégueu et des membres qui s'enlèvent pratiquement comme Monsieur Patate'', j'ai véritablement été servie! Une toute petite femme en costume moulant s'est mise à littéralement défaire son corps sur scène et une autre est venue l'accompagner dans un ballet de dislocation assurément commandité par l'équivalent chinois de Robaxacet qui leur feraient demander plus tard: ''Voyons, dans quelle direction est-ce que je dois pointer mon coude déjà?!''.  Ahhh les problèmes d'un contorsionniste!

Mais le clou de la soirée a véritablement été pour moi le numéro des vélos, où plusieurs femmes se sont empillés sur une même bicyclette afin d'effectuer des tours de scènes à quelques centimètres près de se retrouvées projetés dans la foule. Au départ, une seule femme est entrée sur scène pour faire quelques tours sans les mains, sans les pieds, sans les yeux... etc. Mais dès que plusieurs d'entre-elles se sont joint au carrousel, c'est devenu plus intéressant! Sautant de vélo à vélo, les femmes se sont mises à s'empiller sur la pauvre acrobate plus musclée qui avait, sans contredit, eue accès au calcium pendant sa croissance et avant même de pouvoir pousser un moindre bruit d'étonnement, treize (13!!!) femmes se trouvaient perchés sur la même cycliste bâtie qui fesait toujours effecter des tours de scène à sa bicyclette! À un seul coup de pédale de faire basculer une quizaine de petites chinoises dans la foule d'étrangers abasoudis, ce numéro nous en mettait véritablement plein la vue.

C'est donc toujours sous le choc de ce spectacle... véritablement SPECTACULAIRE que nous avons trouvées le métro de Pékin et sommes retournées à l'auberge par nos propres moyens, rassurées du fait que quelque part sur la planête, nous allions toujours pouvoir trouver quelque chose pour nous surprendre! Vélo géant, non inclus...

Dernier arrêt: Pékin

Après avoir parcouru 6928 kilomètres sur les routes de la Chine, pris 4 avions, 3 trains, et d'inombrables autobus et taxis, nous en étions finalement au dernier stop de notre voyage: Pékin. Suite aux expériences difficiles de Shangqiu, de la gastro, des enguellades avec les chauffeurs de taxi, de la chaleur et parfois même du froid, mais aussi des grands moments comme les terrasses de thé, la montagne jaune, les balades à vélo, le marché nocturne de Dali, Shannon et Brett, le coucher de soleil sur la Gorge ainsi qu'un petit tour dans la cuisine, nous avions bien besoin de poser nos sacs et de souffler un peu. La tête nous tournait de toutes ces expériences, c'est donc pourquoi nous avons décidé de passer la dernière semaine de notre voyage à Pékin; pour profiter de nos derniers moments en terre (in)connue et de savourer chaque dernier instant de notre périple. Au départ, la fatigue se faisant têtue, nous pensions plutôt flâner un peu et déambuler d'une attraction à une autre, sans trop de plans et récupérer du rythme effrené des semaines précédentes, mais dès que nous avons posé pied dans la métropole, l'énergie des environs a été suffisante pour nous donner notre deuxième souffle. Comme l'a si bien dit ma mère: ''On avait bien besoin d'un peu de civilité après Shangqiu!''... Amen! Et d'un commun accord silencieux, la bonne humeur est revenue instantanément rejoindre notre duo dont le moral souffrait un peu de la fatigue du voyage!

 (... En fait, dont le moral souffrait BEAUCOUP des séquelles de la gastro et d'un peu de fatigue!)

De la Cité Interdite à la Grande Muraille, en passant par le site des JO et par le ''plus grand Musée du Monde'', une petite visite chez Mao et des canards laqués, du Kung-Fu, des acrobates, des insectes, des faux Louis Vuitton, des arnaqueurs à revendre et un festival du film qui mérite sa palme d'or bien particulière... notre semaine a été extrêmement bien remplie, mais plutôt que de vous la raconter jours par jours...

Voici donc les 10 meilleurs moments de notre semaine à Pékin!