Monday, July 16, 2012

Zhengzhou: Chassez les habitudes...

Finalement, Zhengzhou avait une deuxième chance de faire une bonne impression... Après m'avoir traumatisé à maintes reprises lors de mes excursions éclaires au magasin international, la capitale du Henan pouvait finalement prouver à un membre de la famille Clot qu'elle n'était pas la mégapole crado, suintante et artificielle qu'elle l'avait laissé parraître l'an dernier. Après tout, la réputation des habitants du Henan, aux quatre coins de la Chine, était qu'ils étaient particulièrement hostiles et racistes. Donc sans aucun préjugé, ma mère arrivait avec l'esprit ouvert, ayant même peut-être un peu romancé les lieux de mon histoire en Chine et elle voulait trouver du positif à la seule grande ville si près de notre but: Shangqiu.... en fait, peut-être étais-je de mauvaise foi? Ou que l'opinion forte de Shannon m'avait empêchée d'apprécier la ville? Zhenghzou recommençait alors à  zéro... et ça ne tiendrait que jusqu'au trottoir devant l'aéroport!

Franchement épuisée d'une journée de vol, de transport et même d'un peu d'abus à Xi'an, j'étais fin prête à mettre l'épisode gastro loin derrière moi et d'apprécier mes véritables retrouvailles chinoises. Entousiastes à l'idée de faciliter notre entrée dans le centre-ville, nous avions décidé de sauter dans le premier bus de touristes de l'aéroport... n'ayant aucune idée d'où il allait et de quelles contorsions logistiques nous allions devoir effectuer pour trouver notre lit.

Minuit, j'entre dans le bus:
- Hello, we are trying to get to the train station, is this bus going close to there??

Mais avant même que le chauffeur ne puisse répondre à ma question, un grand imbécile éclate de rire et répète en criant: ''TA SHOUA GONG GONG XIE CHE!!! HAHAHAHA (elle a dit l'autobus! haha)''... Il s'esclaffe pendant de longue minutes, s'étouffant pratiquement dans son sac de Pringles chinoises et distrait le chauffeur confus qui se maudit d'avoir manqué la blague de l'année. N'ayant toujours pas obtenu l'information recherchée, je retourne bredouille prendre place dans l'autobus, préférant conduire jusqu'à l'autre bout de la ville que de devoir confronter un autre de ses charmants citoyens. Je peux maintenant le confimer: Dans le Henan, les gens sont véritablement plus cons!

Lorsque l'autobus arrive plus proche du centre-ville, ma mère est surprise par la quantité de néons qui illuminent la ville. Chaque hotel, KTV, restaurant, lampadaire est décoré de faisceaux lumineux multicolores, donnant l'impression au touriste ébloui que l'autobus débouchera à tout moment sur la Vegas Strip!  Mais ce n'est que tappe à l'oeil et telle la mouche qui s'approche trop près de la lumière, les touristes restant jusqu'au lever du soleil se brûleront assurément à la triste réalité de Zhengzhou à la lumière du jour... à condition qu'ils arrivent à la voir à travers le rideau de smog bien entendu! Comme un poète célèbre l'a déjà dit: ''You can paint a turd gold, but it's still a turd''.

Finalement, un chauffeur de taxi nous dépose devant notre hôtel où nous laissons nos sacs avant d'aller récupérer nos billets de train pour Shangqiu. À juger par la quantité de gens présents dans la gare de Zhengzhou, on arrive difficilement à croire qu'il est 1h du matin. En fait, il y a tellement de gens dans la petite salle que j'anticipe à tous moments le début d'une flash mob sur l'air de  ''Everybody was kung-fu fighting!''. Nous faisons donc la queue en regardant loin à l'avant, mais la vitesse avec laquelle avance la ligne est de mauvais augure pour notre nuit de sommeil réparateur.

Après quelques minutes d'attentes, un bruit strident de sirène se fait entendre et paniquée, je cherche des yeux la sortie de secours la plus proche en préparant mon sprint... mais l'origine du bruit se fait connaître quand le garde de sécurité s'arrête à deux centimètres devant un fumeur rebel et lui siffle à la gueule, espérant sûrement effrayer la cigarette des mains de l'homme... je vous dis que les gens ne sont pas nerveux dans le coin. (Ce doit être parce qu'ils attendent toujours le signal du flash mob...) Finalement, la caissière nous tend nos deux billets pour le train de 6:00 am et nous retournons nous coucher à l'hôtel.

Ce soir là, je m'allonge dans le noir pensant au lendemain, incapable de dormir. Comment sera la ville? Est-ce que je m'y retrouverai? Et mes amis auront-ils changé? Le moment de vérité était finalement arrivé...  

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